La Règle de Saint-Benoît
pour
tous les jours de l'année
29 août
71 - COMMENT LES FRÈRES S’OBÉISSENT
MUTUELLEMENT
L’obéissance est un si grand bien qu’il ne suffit pas d’en rendre les
devoirs à l’abbé il faut encore que les frères s’obéissent les uns aux
autres, persuadés que telle est la voie les mènera jusqu’à Dieu. Sans
parler donc des ordres de l’abbé ou des officiers préposés par lui, -
car nous ne pourrions admettre qu’on fasse passer avant l’autorité de
ceux-ci aucune ordonnance particulière, - tous se prêteront de grand
cœur et en parfaite charité aux volontés de leurs anciens. Et s’il se
rencontrait un frère porté à l’obstination, il faudrait l’en punir.
Lorsqu’un frère est repris de quelque manière pour une raison
quelconque, fût-elle minime, par l’abbé ou par un des anciens, ou encore
s’il s’aperçoit de quelque irritation ou d’une certaine émotion, même
modérée, dans les dispositions d’un religieux plus ancien que lui,
aussitôt, sans hésiter, il se prosternera à ses pieds pour faire
satisfaction, et il restera ainsi jusqu’à ce que le supérieur, en le
bénissant, lui montre que son émoi s’est apaisé. Celui qui mépriserait
ce point de la Règle, subira un châtiment corporel, ou même, s’il
persiste dans son opiniâtreté, se verra expulser du monastère. |