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« Une Pensée par Jour »
du Traité de l’Amour de Dieu
 

 

4 octobre 2010

 

« Mais comme nous savons bien que toute la clarté du jour provient du soleil, et disons néanmoins pour l’ordinaire que le soleil n’éclaire pas, sinon quand à découvert il darde ses rayons en quelque endroit : de même, bien que toute la doctrine chrétienne soit de l’amour sacré, si est-ce que nous n’honorons pas indistinctement toute la théologie du titre de ce divin amour, mais seulement les parties d’icelle qui contemplent l’origine, la nature, les propriétés et les opération d’icelui en particulier.
Or, c’est la vérité que plusieurs écrivains ont admirablement traité ce sujet, surtout ces anciens Pères, qui, servant très amoureusement Dieu, parlaient aussi divinement de son amour. Qu’il fait bon entendre parler des choses du ciel saint Paul, qui les avait apprises au ciel même, et qu’il fait bon voir ces âmes nourries dans le sein de la dilection écrire de sa sainte suavité ! Pour cela même, entre les scolastiques, ceux qui en ont le mieux et le plus discouru, ont pareillement excellé en piété. Saint Thomas en a fait un traité digne de saint Thomas. Saint Bonaventure et le B. Denys le Chartreux en ont fait plusieurs très excellents sous divers titres ; et quant à Jean Gerson, chancelier de l’université de Paris, Sixte le Siennois en parle ainsi : « Il a si dignement discouru des cinquante propriétés du divin amour qui sont çà et là déduites au Cantique des cantiques, qu’il semble que lui seul ait tenu le compte des affections de l’amour de Dieu. » Certes cet homme fut extrêmement docte, judicieux et dévot.
Mais afin que l’on sût que cette sorte d’écrits se font plus heureusement par la dévotion des amoureux que par la doctrine des savants, le Saint-Esprit a voulu que plusieurs femmes aient fait des merveilles en cela. Qui a jamais mieux exprimé les célestes passions de l’amour sacré que sainte Catherine de Gênes, sainte Angèle de Foligni, sainte Catherine de Sienne, sainte Mathilde ? »