« Une Pensée par Jour »
18 octobre 2010
« En somme, Théotime, notre chétive nature, navrée par le péché, fait comme les palmiers que nous avons de deçà, qui font voir certaines productions imparfaites, et comme des. essais de leurs fruits, mais de porter des dattes entières, mûres et assaisonnées, cela est réservé pour des contrées plus chaudes ; car ainsi notre cœur humain produit bien naturellement certains commencements d’amour envers Dieu, mais d’en venir jusqu’à l’aimer sur toutes choses, qui est la vraie maturité de l’amour dû à cette suprême bonté, cela n’appartient qu’aux cœurs animés et assistés de la grâce céleste et qui sont en l’état de la sainte charité ; et ce petit amour imparfait, duquel la nature en elle-même sent les élans, ce n’est qu’un certain vouloir sans vouloir, un vouloir qui voudrait, mais qui ne veut pas, un vouloir, stériles qui ne produit point de vrais effets, un vouloir paralytique (Jean., V, 2.), qui voit la piscine salutaire du saint amour, mais qui n’a pas la force de s’y jeter ; et enfin ce vouloir est un avorton de la bonne volonté, qui n’a pas la vie de la généreuse vigueur requise pour en effet préférer Dieu à toutes choses, dont l’Apôtre parlant en la personne du pécheur, s’écrie : Le vouloir est bien en moi, mais je ne trouve pas le moyen de l’accomplir (Rom., VII, 18). » |