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« Une Pensée par Jour »
du Traité de l’Amour de Dieu
 

 

15 octobre 2010

 

« Entre les perdrix il arrive souvent que les unes dérobent les œufs des autres afin de les couver, soit pour l’avidité qu’elles ont d’être mères, soit pour la stupidité qui leur fait méconnaît leurs œufs propres ; et voici, chose étrange, mais néanmoins bien témoignée, car le perdreau qui aura été éclos et nourri sous les ailes d’une perdrix étrangère, au premier réclame qu’il ait de sa vraie mère qui avait pondu l’œuf duquel il est procédé, il quitte la perdrix larronnesse, se rend à sa. première mère et se met à sa suite, par la correspondance qu’il a avec sa première origine, correspondance toutefois qui ne paraissait point, ainsi est demeurée secrète, cachée et comme dormante au fond de la nature jusques à la rencontre de son objet, par lequel étant soudain excitée et comme réveillée, elle fait son coup, et pousse l’appétit du perdreau à son premier devoir. Il en est de même, Théotime, de notre cœur ; car quoiqu’il soit couvé, nourri et élevé parmi les choses corporelles, basses et transitoires, et, par manière de dire, sous les ailes de la nature, néanmoins au premier regard qu’il jette en Dieu, à la première connaissance qu’il en reçoit, la naturelle et première inclination d’aimer Dieu, qui était comme assoupie et imperceptible, se réveille en un instant, et à l’imprévu parait comme une étincelle qui sort d’entre les cendres, laquelle touchant notre volonté lui donne un élan de l’amour suprême, dû au souverain et premier principe de toutes choses. »