« Une Pensée par Jour »
12 octobre 2010
« Il y a une correspondance nonpareille entre Dieu et l’homme pour leur réciproque perfection. Non que Dieu puisse recevoir aucune perfection de l’homme ; mais parce que, comme l’homme ne peut être perfectionné que par la divine bonté aussi la divine bonté ne peut bonnement si bien exercer sa perfection hors de soi qu’à l’endroit de notre humanité. L’un a grand besoin et grande capacité de recevoir du bien ; et l’autre grande abondance et grande inclination pour en donner. Rien n’est si à propos pour l’indigence, qu’une libérale affluence ; rien si agréable à une libérale affluence, qu’une nécessiteuse indigence ; et plus le bien a d’affluence, plus l’inclination de se répandre et communiquer est forte. Plus l’indigent est nécessiteux, plus il est avide de recevoir, comme un vide de se remplir. C’est donc un doux et désirable rencontre, que celui de l’affluence et de l’indigence ; et ne saurait-on presque dire qui a plus de contentement, ou le bien abondant à se répandre et communiquer, ou le bien défaillant et indigent à recevoir et tirer, si Notre-Seigneur n’avait dit que c’est chose plus heureuse de donner que de recevoir. Or, où il y a plus de bonheur, il y a plus de satisfaction la divine bonté a donc plus de plaisir à donner ses grâces, que nous à les recevoir. » |