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« Une Pensée par Jour »
du Traité de l’Amour de Dieu
 

 

11 octobre 2010

 

 « Nous expérimentons tous les jours d’avoir plusieurs volontés contraires. Un père envoyant son fils, ou en la cour, ou aux études, ne laisse pas de pleurer en le licenciant, témoignant qu’encore qu’il veuille selon la portion supérieure le départ de cet enfant pour son avancement à la vertu, néanmoins selon l’inférieure il a de la répugnance à la séparation ; et quoi qu’une fille soit mariée au gré de son père et de sa mère, si est-ce que prenant leur bénédiction, elle excite les larmes ; en sorte que la volonté supérieure acquiesçant à son départ, l’inférieure montre de la résistance. Or, ce n’est pas pourtant à dire qu’il y ait en l’homme deux âmes ou deux natures, comme pensaient les Manichéens. Non dit saint Augustin, livre huitième de ses Confessions, chapitre dixième, ainsi la volonté alléchée par divers attraits, émue par diverses raisons, semble être divisée en soi-même, tandis qu’elle est tirée de deux côtés, jusques à ce que prenant parti selon sa liberté, elle suit ou l’un ou l’autre ; car alors la plus puissante volonté surmonte, et gagnant le dessus, ne laisse à l’âme que le ressentiment du mal que le débat lui a fait, que nous appelons contre-cœur. »