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« Une Pensée par Jour »
du Traité de l’Amour de Dieu
 

 

4 novembre 2010

 

« Certes, comme nous voyons qu’il ne se trouve jamais deux hommes parfaitement semblables ès dons naturels, aussi ne s’en trouve-t-il jamais de parfaitement égaux ès surnaturels. Les anges (comme le grand saint Augustin et saint Thomas assurent) reçurent la grâce selon la variété de leurs conditions naturelles.
Or ils sont tous, ou de différente espèce, ou au moins de diverses conditions, puisqu’ils sont distingués les uns des autres ; donc, autant qu’il y a d’anges, il y a aussi de grâces différentes, et bien que quant aux hommes la grâce ne soit pas donnée selon leurs conditions naturelles, toutefois la divine douceur, prenant plaisir et, par manière de dire, s’égayant en la production des grâces, elle les diversifie en infinies façons, afin que de cette variété se fasse le bel émail de sa rédemption et miséricorde, dont l’Eglise chante, en la fête de chaque confesseur évêque : Il ne s’en est point trouvé de semblable à lui (Eccl., XLIV, 20). Et comme au ciel nul ne sait le nom nouveau, sinon celui qui le reçoit (Apoc., II, 17), parce que chacun des bienheureux a le sien particuliers selon l’être nouveau de la gloire qu’il acquiert ; ainsi en terre chacun reçoit une grâce si particulière, que toutes sont diverses. Aussi notre Sauveur (Matth., XIII, 45) compare sa grâce aux perles, lesquelles, comme dit Pline, s’appellent autrement unions, parce qu’elles sont tellement uniques, une chacune en ses qualités, qu’il ne s’en trouve jamais deux qui soient parfaitement pareilles ; et comme une étoile est différente de l’autre en clarté (I Cor., XV, 41), ainsi seront différents les hommes des uns des autres en gloire, signe évident qu’ils l’auront été en la grâce. Or, cette variété en la grâce, ou cette grâce en la variété, fait une très sacrée beauté et très suave harmonie, qui réjouit toute la sainte cité de Jérusalem la céleste. »