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« Une Pensée par Jour »
du Traité de l’Amour de Dieu
 

 

20 novembre 2010

 

« Comme, étant exposés aux rayons du soleil de midi, nous ne voyons presque pas plus tôt la clarté que soudain nous sentons la chaleur ; ainsi la lumière de la foi n’a pas plus tôt jeté la splendeur de ses vérités en notre entendement, que tout incontinent notre volonté sent la sainte chaleur de l’amour céleste. La foi nous fait connaît, par une infaillible certitude, que Dieu est, qu’il est infini en bonté, qu’il se peut communiquer à nous, et que non seulement il le peut, ainsi il le veut ; si que, par une ineffable douceur, il nous a préparé tous les moyens requis pour parvenir au bonheur de la gloire immortelle. Or, nous avons une inclination naturelle au souverain bien, ensuite de laquelle notre cœur a un certain intime empressement et une continuelle inquiétude, sans pouvoir en sorte quelconque s’apaiser, ni cesser de témoigner que sa parfaite satisfaction et son solide contentement lui manque. Mais quand la sainte foi a représenté à notre esprit ce bel objet de son inclination naturelle, ô vrai Dieu ! Théotime, quelle aise ! Quel plaisir ! Quel tressaillement universel de notre âme ! Laquelle alors, comme toute surprise à l’aspect d’une si excellente beauté, s’écrie d’amour : ô que vous êtes beau, mon bien-aimé que vous êtes beau ! […/…] Le cœur humain tend à Dieu par son inclination naturelle, sans savoir bonnement quel il est ; mais quand il le trouve à la fontaine de la foi, et qu’il le voit si bon, si beau, si doux, si débonnaire envers tous, et si disposé à se donner comme souverain bien à tous ceux qui le veulent, ô Dieu, que de contentements et que de sacrés mouvements en l’esprit pour s’unir à jamais à cette bonté si souverainement aimable ! J’ai enfin trouvé, dit l’âme ainsi touchée, j’ai trouvé ce que je désirais, et je suis maintenant contente. […/…] Notre pauvre cœur ayant trouvé Dieu, et reçu d’icelui le don précieux de la sainte foi, il se fond par après en suavité d’amour pour le bien infini qu’il voit d’abord en cette souveraine beauté. »