« Une Pensée par Jour »
17 novembre 2010
« Quand Dieu nous donne la foi, il entre en notre âme et parle à notre esprit, non point par manière de discours, mais par manière d’inspiration ; proposant si agréablement ce qu’il faut croire à l’entendement, que la volonté en reçoit une grande complaisance, et telle qu’elle incite l’entendement à consentir et acquiescer à la vérité, sans doute ni défiance quelconque, et voici la merveille ; car Dieu fait la proposition des mystères de la foi à notre âme parmi des obscurités et des ténèbres, en telle sorte que nous ne voyons pas les vérités, ainsi seulement nous les entrevoyons ; comme il arrive quelquefois que la terre étant couverte de brouillards, nous ne pouvons voir le soleil, ainsi nous voyons seulement un peu plus de clarté du côté où il est ; de façon que, par manière de dire, nous le voyons sans le voir, parce que d’un côté nous ne le voyons pas tant que nous puissions bonnement dire que nous le voyons et d’autre part nous ne le voyons pas si peu que nous puissions dire que nous ne le voyons point, et c’est ce que nous appelons entrevoir. Et néanmoins cette obscure clarté de la foi étant entrée dans notre esprit, non par force de discours ni d’arguments, ainsi par la seule suavité de sa présence, elle se fait croire et obéir à. l’entendement avec tant d’autorité, que la certitude qu’elle nous donne de la vérité surmonte toutes les autres certitudes du monde, et assujettit tellement tout l’esprit et tous les discours d’icelui, qu’ils n’ont point de crédit en comparaison. » |