« Une Pensée par Jour »
16 novembre 2010
« Vrai Dieu ! Théotime, quelle consolation de considérer la sacrée méthode, avec laquelle le Saint-Esprit répand les premiers rayons et sentiments de sa lumière et chaleur vitale dedans nos cœurs ! O Jésus ! que c’est un plaisir délicieux de voir l’amour céleste, qui est le soleil des vertus, quand petit à petit, par des progrès qui insensiblement se rendent sensibles, il va déployant sa clarté sur une âme, et ne cesse point qu’il ne l’ait toute couverte de la splendeur de sa présence, lui donnant enfin la parfaite beauté de son jour ! ô que cette aube est gaie, belle, amiable et agréable ! Mais pourtant, il est vrai que, ou l’aube n’est pas jour, ou si elle est jour, c’est un jour commençant, un jour naissant ; c’est plutôt l’enfance du jour que le jour même. Et de même, sans doute, ces mouvements d’amour, qui précèdent l’acte de la foi, requis à notre justification, ou ils ne sont pas amour proprement parler, ou ils sont un amour commençant et imparfait, ce sont les premiers bourgeons verdoyants, que l’âme échauffée du soleil céleste, comme un arbre mystique, commence à jeter au printemps, qui sont plutôt présages de fruits, que fruits. » |