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« Une Pensée par Jour »
du Traité de l’Amour de Dieu
 

 

6 décembre 2010

 

« Néanmoins bien que la pénitence religieuse ait, en quelque façon, été reconnue par quelques-uns des philosophes ; si est-ce que cea été si rarement et faiblement, que ceux qui ont eu la réputation d’être les plus vertueux d’entre eux, c’est-à-dire les Stoïciens, ont assuré que l’homme sage ne s’attristait jamais ; de quoi ils eut fait une maxime autant contraire à. la raison, que la proposition sur laquelle ils la fondaient était contraire à l’expérience, à savoir que l’homme sage ne péchait point.
Nous pouvons donc bien dire, mon cher Théotime, que la pénitence est une vertu toute chrétienne ; puisque d’un côté elle a été si peu connue entre les païens, et de l’autre, elle est tellement reconnue parmi les vrais chrétiens, qu’en icelle consiste une grande partie de la philosophie évangélique, selon laquelle quiconque dit qu’il ne pèche point, est insensé ; et quiconque croit de remédier à son péché sans pénitence, il est forcené ; car c’est l’exhortation des exhortations de notre Seigneur : Faites pénitence (Matth., XV, 17). Or, voici une brève description du- progrès de cette vertu.
Nous entrons en une profonde appréhension, de quoi, en tant qu’en nous est, nous offensons Dieu par nos péchés, le méprisant et déshonorant, lui désobéissant et nous rebellant à lui ; lequel aussi de son côté s’en tient pour offensé, irrité et méprisé, désagréant, réprouvant et abominant l’iniquité. De cette véritable appréhension naissent plusieurs motifs, qui, ou tous, ou plusieurs ensemble, ou chacun en particulier, nous peuvent porter à la repentance. »