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« Une Pensée par Jour »
du Traité de l’Amour de Dieu
 

 

15 décembre 2010

 

 « Ne voyez-vous pas le jeune homme de l’Évangile que notre Seigneur aimait, et qui par conséquent était en charité (Matth., XIX, 21) ? Il n’avait certes nulle pensée de vendre tout ce qu’il avait pour le donner aux pauvres, et suivre notre Seigneur : ainsi quand Notre-Seigneur lui en eut donné l’inspiration, encore n’eut-il pas le courage de l’exécuter. Pour ces grandes œuvres, Théotime, nous avons besoin, non seulement d’être inspirés, mais aussi d’être fortifiés, afin d’effectuer ce que l’inspiration requiert de nous. Comme encore ès grands assauts des tentations extraordinaires, une spéciale et particulière présence du secours céleste nous est tout à fait nécessaire. A cette cause, la sainte Église nous fait si souvent exclamer : Excitez nos cœurs, ô Seigneur ! Ô Dieu, prévenez nos actions en aspirant sur noué, et en nous aidant, accompagnez-nous (Oraison de l’action de grâces après la messe) ; ô Seigneur, soyez prompt à nous secourir ; et semblables ; afin que par telles prières nous obtenions la grâce de pouvoir faire des œuvres excellentes et extraordinaires, et de faire plus fréquemment et fervemment les ordinaires ; comme aussi de résister plus ardemment aux menues tentations et combattre hardiment les plus grandes. Saint Antoine fut assailli d’une effroyable légion de démons, desquels ayant assez longuement soutenu les efforts, non sans une peine et des tourments incroyables, enfin, il vit le toit de sa cellule se fendre, et un rayon céleste fondre dans l’ouverture, qui dissipa en un moment la noire et ténébreuse troupe de ses ennemis, et lui ôta toute la douleur des coups reçus en cette bataille, dont il connut la présence spéciale de Dieu, et jetant un profond soupir du côté de la vision : « Où étiez-vous, ô bon Jésus ! dit-il, où étiez-vous ? Pourquoi ne vous êtes-vous pas trouvé ici dès le commencement pour remédier à ma peine ? Antoine, lui fut-il répondu d’en- haut, j’étais ici ; mais j’attendais l’issue de ton combat. Or, parce que tu as été brave et vaillant, je t’aiderai toujours. » Mais en quoi consistait la vaillance et le courage de ce grand soldat spirituel ? Il le déclara lui-même une autre fois qu’étant attaqué par un diable, qui avoua être l’esprit d’impureté, ce glorieux saint, après plusieurs paroles dignes de son grand courage, commença à chanter le verset 7 du psaume CXII : L’Éternel est de mon parti, par lui je serai garanti ; et des ennemis de ma vie nullement je ne me soucie. »