Retour Pensées pour la Semaine Sainte
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Samedi Saint
"Quand le sabbat fut terminé,
Jean vint trouver les saintes femmes, pleura avec elles, et leur donna
des consolations. Il les quitta au bout de quelque temps : alors Pierre
et Jacques le Majeur vinrent les voir dans le même but, mais eux aussi
ne restèrent pas longtemps avec elles. Les saintes femmes se retirèrent
encore à part, exprimèrent encore leur douleur, en s'enveloppant dans
leurs manteaux de deuil et en s'asseyant sur des cendres.
Pendant que la sainte Vierge priait intérieurement, pleins d'un ardent
désir de revoir Jésus, un ange vint à elle, et lui dit de se rendre à la
petite porte de Nicodème, parce que le Seigneur était proche. Le coeur
de Marie fut inondé de joie : elle s'enveloppa dans son manteau, et
quitta les saintes femmes, sans dire à personne où elle allait. Je la
vis aller en toute hâte à cette petite porte percée dans le mur de la
ville, par laquelle ses compagnons et elle étaient rentrés en revenant
du tombeau.
Il pouvait être neuf heures du soir : la sainte Vierge approchait, à pas
pressés, de cette porte, lorsque je la vis s'arrêter tout à coup en un
lieu solitaire. Elle regarda avec un air de ravissement en haut du mur
de la ville, et je vis l'âme du Sauveur, toute lumineuse et sans aucune
marque de blessures, descendre jusqu'à Marie, accompagnée d'une troupe
nombreuse d'âmes des patriarches. Jésus, se tournant vers eux, et
montrant la sainte Vierge, prononça ces paroles : “ Marie, ma mère ”, me
sembla qu'il l'embrassait, puis il disparut. La sainte Vierge tomba sur
ses genoux, et baisa la terre à la place où il avait apparu.
Ses genoux et ses pieds restèrent empreints sur la pierre, et elle
revint, pleine d'une consolation ineffable, vers les saintes femmes
qu'elle trouva occupées à préparer des onguents et des aromates. Elle ne
leur dit pas ce qu'elle avait vu, mais ses forces étaient renouvelées ;
elle consola toutes les autres et les fortifia dans la foi.
Lorsque Marie revint, je vis les saintes femmes près d'une longue table
dont la couverture pendait jusqu'à terre. Il y avait là plusieurs
paquets d'herbes qu'elles arrangeaient et mêlaient ensemble ; elles
avaient aussi des flacons d'onguent et d'eau de nard, et en outre des
fleurs fraîches parmi lesquelles étaient, je crois, un iris rayé ou un
us. Elles enveloppaient le tout dans des linges. Pendant l'absence de
Marie, Madeleine, Marie, fille de Cléophas, Salomé, Jeanne, et Marie
Salomé, étaient allées acheter tout cela à la ville. Elles voulaient le
lendemain en couvrir le corps enseveli du Sauveur. Je vis les disciples
en prendre une partie chez la marchande et le remettre à la porte de la
maison où étaient les saintes femmes, sans y entrer eux-mêmes."
Bienheureuse
Anne- Catherine Emmerich,
La
Douloureuse Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
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