Pensée du Saint Curé d’Ars 3 octobre 2009 « Pour vous donner une idée de la grandeur de ce maudit péché [l’orgueil], il faudrait que Dieu me permit d'aller arracher Lucifer du fond des abîmes, et de le traîner ici à ma place, et qu'il vous dépeignît lui-même les horreurs de ce crime, en vous montrant les biens que ce péché lui a ravis, c'est-à-dire le ciel, et les maux qu'il lui a attirés, qui sont les peines de l'enfer. Hélas ! M.F., pour un péché qui peut être d'un moment, une punition qui durera une éternité ! Ce qu'il y a de plus malheureux dans ce péché, c'est que plus l'on en est atteint, moins l'on s'en croit coupable. En effet, jamais un orgueilleux ne voudra croire qu'il est orgueilleux, ni connaître qu'il a tort : ce qu'il fait et dit, est bien fait et bien dit. Voulez-vous concevoir, M.F., la grandeur de ce péché ? Voyez ce que Dieu a fait pour l'expier. Pourquoi est-ce qu'il a voulu naître de parents pauvres, vivre dans l'oubli, passer dans le monde, non comme ceux d'une condition médiocre, mais comme une personne de rien ? C'est qu'il voyait que ce péché avait tellement outragé son Père, qu'il ne pouvait être expié par lui qu'en se livrant à l'état le plus humiliant et le plus méprisable, qui est celui de la pauvreté ; car il suffit de ne rien avoir pour être méprisé des uns et rebuté des autres. » Sermon pour le 10ème dimanche après la Pentecôte, Sur l‘orgueil. |
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