Pensée du Saint Curé d’Ars 24 novembre 2009 « Nous voyons, M.F., que malgré le degré d'impiété et d'incrédulité où les hommes sont parvenus dans le malheureux siècle où nous vivons, ils n'ont cependant pas encore osé nier la certitude de la mort ; mais seulement, ils font tout ce qu'ils peuvent pour en bannir la pensée, comme d'un voisin qui pourrait les inquiéter dans leurs plaisirs, et les troubler dans leurs débauches. Mais aussi, nous voyons dans l'Évangile, que Notre-Seigneur Jésus-Christ veut que nous ne perdions jamais de vue la pensée de notre départ de ce monde pour l’éternité. Pour bien nous faire comprendre que nous pouvons mourir à tous les âges, nous voyons qu'il ne ressuscite ni des enfants qui sont encore insensibles aux plaisirs de la vie, ni des vieillards décrépits, qui, malgré leur attachement à la terre, ne peuvent pas douter que leur départ ne soit peu éloigné. Mais il ressuscite ceux qui sont dans un âge où nous oublions le plus ordinairement cette pensée salutaire : c'est-à-dire, depuis douze jusqu'aux environs de quarante ans. En effet, depuis quarante ans, la mort semble nous poursuivre rapidement ; nous perdons tous les jours quelque chose, qui nous annonce que nous devons bientôt sortir de ce monde ; nous sentons, chaque jour, nos forces diminuer, nous voyons nos cheveux blanchir, notre tête devenir chauve, nos dents tomber, notre vue s'affaiblir : tout cela nous dit adieu pour jamais, et nous avouons nous-mêmes que nous ne sommes plus ce que nous étions autrefois. Non, M.F., personne n'a le moindre doute là-dessus. Oui, M.F., il est certain qu'un jour viendra où nous ne serons plus du nombre des vivants, et que l'on ne pensera pas plus à nous que si nous n'avions jamais été au monde. » Sermon pour le 15ème dimanche après la Pentecôte, Sur la pensée de la mort. |
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