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BULLE OU DECRET DE LA CANONISATION
DE S. FRANÇOIS DE SALES, PRINCE & ÉVÊQUE DE GENÈVE.
du
Pape Alexandre VII du 19 avril 1665.
ALEXANDRE VII,
évêque, serviteur des serviteurs de Dieu.
Que ceci soit en
perpétuelle mémoire.
Quoique l'Eglise
Catholique, semblable à une ville forte défendue par des remparts
invincibles et par de vaillants
guerriers, ne redoute point les insultes des puissances
infernales, elle est néanmoins principalement soutenue, après les
mérites du Rédempteur, par le secours que lui fournit
continuellement la sainteté des serviteurs de Dieu. Car l'homme
étant naturellement plus docile à la voix de l'exemple qu'à celle du
précepte, on ne saurait dire combien la bonne odeur de leurs vertus
produit dans l’Eglise de
merveilleux fruits de salut. C'est
pourquoi Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, nous a montré
d'une manière ineffable la voie du salut par ses actions comme par
sa doctrine, faisant servir à cette fin l'alliance admirable de
la nature divine et de la nature
humaine réunies en une seule personne.
Avait-il quelque doctrine à enseigner?
Ma doctrine,
disait-il,
n'est pas la mienne,
mais celle de mon Père qui m'a
envoyé.
Proposait-il
quelque chose à pratiquer?
Je vous ai donné l'exemple,
disait-il,
afin que vous agissiez de la même manière que j'ai agi à
votre égard.
C'est pourquoi nos prédécesseurs, dirigés par le Saint-Esprit, ont
introduit dans l'Eglise la
louable coutume de placer la
sainteté dans un lieu éminent,
afin qu'elle ne soit pas comme
une lampe cachée sous le
boisseau, mais que semblable à un flambeau
placé sur le chandelier, elle jette
une vive lumière, représentant
cette lumière véritable qui a
dit d'elle-même :
Je suis la lumière du
monde. Celui qui me suit
ne marche point
dans les ténèbres.
Ils
ont voulu que l'éclat de la sainteté brillât aux yeux des hommes, afin
de les attirer de la
vénération à l'imitation et de les diriger et conduire par un chemin
frayé aux immortelles
délices de la céleste et triomphante Jérusalem. Oui,
quoi qu'en puisse dire l'impiété, il
serait également contraire aux règles de la bienséance et à celles
de la justice, de ne pas
rendre après leur mort un culte religieux à des hommes qui,
par la sainteté de leur
vie et par la prédication de l'Evangile, ont bien mérité de la république Chrétienne.
A ces causes, et conformément à l'ancienne
coutume des Souverains Pontifes, après avoir
invoqué le Seigneur, et avoir conféré avec
nos vénérables frères, nous avons, par l'inspiration
divine, décrété de mettre au nombre
des noms que l'Eglise catholique révère,
celui de
FRANCOIS
de
SALES,
évêque de Genève,
célèbre par sa doctrine, admirable par sa
sainteté, et qui de nos jours a été l'appui de
l'Eglise et un antidote contre le poison des
hérésies.
I.
François naquit le 21 du mois d'août de
l'an de grâce 1567, au château de Sales
dans le duché de Savoie et le diocèse de Genève;
il fut régénéré au même lieu sur les
fonts sacrés du baptême. La piété qui n'était pas
moins héréditaire dans sa maison que la noblesse
du sang, lui fut inspirée dès le berceau. Dans son enfance, on ne le vit
point courir
après les frivolités dont s'amuse cet âge, mais
poussé
par l'esprit de piété, et, comme pour
préluder à la sainteté angélique qui devait
éclater en lui, il se plaisait à dresser et orner de petits autels. Sa
charité le rendait
sensible à la misère
des pauvres, que, s'il n'avait
pas de quoi les
soulager, il fondait en larmes.
II. A
mesure qu'il croissait en âge, on voyait
croître en lui la piété et la sagesse. Il partageait
son temps entre l'étude et la prière;
il
n'allait point courir dans les places publiques,
mais
sa joie était d'aller visiter les
temples du Seigneur. Il fuyait les mauvaises
compagnies, et ne fréquentait que des personnes de qui il pût recevoir
et à qui il pût communiquer des semences de vertus.
III. Après avoir été fortifié du sacrement de
confirmation, il s'adonna tout entier à faire
de plus amples provisions de vertu et
de doctrine, afin de devenir un
instrument plus propre
aux vues que la grâce de Dieu pourrait
avoir sur lui. Il avait reçu du Ciel une
âme bonne, il la rendit meilleure en s'appliquant
de plus en plus à cultiver son esprit par l’étude des lettres, et à
sanctifier son coeur par la pratique des vertus.
IV. Après avoir étudié les belles-lettres dans
le collège d'Annecy, il reçut les enseignements
de la philosophie et de la théologie
dans l'université de Paris où il fit en même temps d'admirables
progrès dans la vertu et la sainteté;
car il fréquentait la congrégation
établie en l'honneur de la
Mère de Dieu dans le collège de la Société de Jésus, et là il
nourrissait tous les huit jours, son âme du pain eucharistique. Il suivait avec
ferveur tous les exercices de piété, surtout ceux qui avaient pour objet
le culte de la sainte Vierge, pour
laquelle il avait une si
grande dévotion qu'il fit voeu de chasteté
perpétuelle au pied de son image
qu'on vénère
dans l'église de Saint-Etienne-des-Grès.
V.
Fortifié par ce voeu, comme par un
remède salutaire, il
vint à Padoue prendre des leçons de jurisprudence ;
là il eut occasion
d'éprouver plus d'une fois les heureux
effets de son vœu, en triomphant des
artifices de quelques condisciples qui avaient poussé
l'impudence jusqu'à essayer de
corrompre sa vertu par les charmes de quelques femmes
impudiques. A ces
misérables créatures il opposa une résistance invincible, et les mit en
fuite en leur crachant au visage.
VI.
Le cours de ses études étant fini, il se
rendit à Rome pour y reconnaître les vestiges
de la piété primitive, et la retracer dans sa
conduite. C'est là que sa foi et sa religion trouvèrent
un théâtre digne d'elles, et qu'il attira
du Ciel la grâce du Saint-Esprit avec
une abondance merveilleuse
pour mettre la dernière main à
l'édifice de sainteté commencé
dès son enfance, conservé et augmenté dans
le feu de la jeunesse.
VII. Ainsi François, vainqueur du monde
et de lui-même, retourna
dans sa patrie pour y recueillir les
fruits des connaissances qu'il
avait acquises dans ses études. Ses espérances
et celles de ses compatriotes ne furent
point vaines. L'évêque Granier, qui
gouvernait alors le diocèse de
Genève, eut, en le voyant, un
pressentiment de l'abondante récolte que son arrivée promettait à l’Eglise
et,
pénétré de joie, il s'écria, par un esprit prophétique, qu’il avait en
lui son successeur.
VIII. Un libre et vaste
champ s'ouvrit alors au zèle qui
pressait François de travailler au
salut des âmes; car quoique, pour
obéir à son père, il eût pris
la charge d'Avocat général, il rejeta la robe de
sénateur dès qu'il eut connu
qu'on voulait l'engager dans le mariage
auquel il avait renoncé par son
voeu. Il entra dans le sacerdoce, après avoir passé par tous
les degrés des saints Ordres, et il
fut élevé à la dignité de
prévôt de la grande église
d'Annecy. Conformément à la maxime qu'il avait continuellement
dans la bouche et dans le coeur
: Tout ce qui n'est pas pour
l'éternité, n'est que vanité,
il tourna tous ses soins
à rappeler aux hommes la pensée de l'éternité; il institua, dans cette
vue, la confrérie des pénitents
de la Sainte-Croix, et il ramena dans le sein de l'Eglise des hérétiques
d'un grand nom.
IX. En outre, armé du glaive de la parole
divine, il attaqua, par ordre de l'évêque,
l'hérésie de Calvin qui régnait dans
le Chablais et les pays
circonvoisins. Il est impossible
d'exprimer avec quelle ardeur,
quelle constance, quelle
allégresse, quelle ferme
confiance en Dieu, quelle inébranlable charité
pour le prochain, il a combattu l'hérésie et soumis les errants au joug
de la vraie foi.
X.
On rapporte qu'un jour, du haut de la
forteresse des Allinges, portant ses regards
sur les vastes campagnes des environs et
contemplant les déplorables ravages que la
religion catholique y avait soufferts de la part
de
l'hérésie, l'ardeur son zèle s'enflamma
au
point qu'il poussa de profonds soupirs,
et il ne put avoir de repos qu'il ne se fût rendu
à
Thonon, capitale de la province. Là, ayant
levé l'étendard de la vérité,
et se faisant
tout à tous, il vint à bout à force
d'instructions et de patience, de relever la religion abattue,
et de renverser comme un autre David,
l'impiété
dominante.
XI. Mais ce qu'il y eut de plus admirable
en lui, c'est qu'il ne
désespéra, ni en aucun temps, ni en
aucun lieu, des affaires de la
religion: toujours infatigable, jamais les obstacles
ne l'étonnèrent; lorsqu'il ne pouvait les vaincre, il trouvait l'art de
les éviter ou de les éluder. N'ayant pas la liberté de dire à
Thonon la sainte Messe, il allait tous les
jours au château des Allinges,
distant de quatre milles, pour y célébrer le saint Sacrifice,
et pour la même raison il traversait
chaque jour la rivière de la Drance, en rampant avec 1es pieds et les mains sur
une pièce de bois couverte de glace.
XII. En butte aux calomnies, traité partout
de perturbateur du repos
public, de séducteur des peuples,
d'insigne magicien, ni la
crainte de l'infamie, ni les embûches qu'on
lui dressa, ni les dangers de mort
auxquels il fut exposé, ne
purent lui faire abandonner
en aucune manière le rétablissement de la foi catholique qu'il
avait entrepris.
XIII. Jamais il ne prit conseil de la politique
mondaine, ni du respect humain; mais
se ressouvenant du conseil de l'Evangile,
lorsqu'il ne pouvait pas paraître au grand
jour et rendre un témoignage public à la foi, il s'abritait quelques
instants dans sa solitude,
pour reparaître, après un peu de silence,
et s'élever plus vivement que jamais
contre l'hérésie. Il contenait pour un temps l'impétuosité de son zèle,
en se retirant dans des fours,
dans de vieilles masures, dans l'horreur des sombres forêts, dans
une profonde glacière
;
là il se cachait comme dans
la tente du Seigneur pour échapper
plus aisément aux embûches
des hérétiques en se dérobant à leurs regards.
XIV. De là, retournant au combat avec une
sublime magnanimité, en vain avait-il des
preuves manifestes qu'on en voulait
à sa vie, il s'en riait, et il
refusait les soldats qu'on
voulait lui donner pour le défendre, en sorte
que le baron d'Hermance, gouverneur
du château des Allinges,
l'ayant prié de ne sortir du
château qu'avec une escorte, il répondit
qu'il n'avait besoin que de celle des
saints anges que la Providence lui
avait
donnée.
XV. Et comme le même commandant soutenait
que les hérétiques devaient être domptés
par la force, et lui montrait les pièces
d'artillerie et la
garnison de la place, en lui offrant
de les mettre à sa disposition pour
réprimer les hérétiques, ou
les ramener à de meilleurs
sentiments, François fit bien voir la haute idée qu'il s'était
formée de la
puissance
de la divine parole, en répondant qu'il n'y
avait point besoin de machines là où
Dieu
permettait qu'on pût annoncer sa parole.
XVI. Dieu ne permit pas
qu'une si admirable confiance fût
trompée ;
car des assassins envoyés
pour le perdre, l'ayant enfin trouvé,
se jetèrent sur lui,
l'épée à la main, pour le
tuer; mais sa présence et sa douceur les désarmèrent;
c'est ainsi que Dieu n'abandonne
jamais les défenseurs de la foi qui
s'appuient
sur la confiance en la divine Providence.
XVII. C'est pourquoi le serviteur de Dieu,
assuré de la protection céleste par d'innombrables
expériences, aima mieux poursuivre les
intérêts de Dieu, que d'exécuter les ordres
de son père qui lui commandait de
pourvoir à la sûreté de sa vie
exposée à des embûches continuelles, et de revenir dans sa
maison où il pourrait vaquer au
service de
Dieu dans la sûreté et le repos.
XVIII. Au contraire, il s'appliqua à la défense
de l'Eglise avec plus de soin et de zèle
que jamais; et, comme on avait mis des obstacles
à ce qu'il travaillât à la conversion des hérétiques par le ministère de
la prédication,
il se mit à les instruire par écrit, et composa
plusieurs petits ouvrages de controverse où
il
attaquait l'hérésie jusque dans ses derniers
retranchements. Il fit tant qu'il parvint
à ériger une paroisse à Thonon, et que, peu
après, il ramena à la lumière de la vérité plusieurs hommes distingués
par leur science,
dont l'autorité servait d'un grand appui au mensonge, et dont la
conversion contribua
beaucoup à la propagation de la religion catholique dans ces contrées.
XIX. Au milieu de ces heureux succès, il
se tint toujours dans
les limites d'une sage prudence, de
peur qu'en agissant avec trop
de liberté, il ne vînt à ruiner l'oeuvre de Dieu.
C'est pourquoi, comme il faisait à
Thonon les fonctions de curé, et qu'il portait le saint
Viatique aux fidèles dangereusement
malades, il ne le faisait pas publiquement pour prévenir les
irrévérences que les hérétiques auraient
pu commettre contre cet adorable sacrement
; mais il portait la sainte hostie
dans une boîte d'argent suspendue à son cou, marchant d'un pas
grave, d'un air vénérable ,
son chapeau sur la tête,
enveloppé de son manteau,
et sans saluer personne dans le chemin.
XX. Le bruit de son
habileté à ramener les hérétiques engagea Clément VIII, notre prédécesseur
d'heureuse mémoire, à lui ordonner d'entreprendre la conversion du
ministre Théodore de Bèze, le plus zélé défenseur du
Calvinisme, et de conférer seul à
seul avec lui, dans
l'espérance que le retour de cette
brebis au bercail de Jésus-Christ
servirait à en ramener beaucoup d'autres. François s'acquitta
admirablement de cette commission
; il alla à Genève au péril de sa
vie, et eut plusieurs
conférences avec Bèze. Il lui montra si clairement la vérité, qu'il le
força de reconnaître ses erreurs; mais, par un secret
jugement de Dieu, il ne put le
décider à rentrer dans le sein de l'Eglise ; grâce ineffable,
dont ses péchés le rendirent indigne.
XXI. En ce temps une cruelle contagion
désola Thonon et le pays d'alentour;
elle
moissonnait chaque jour un nombre prodigieux
de personnes. François pourvut aux besoins corporels par ses charités,
et aux spirituels
par ses instructions, avec tant de
bonté, de persévérance et d'industrie, qu'il
se fit universellement
aimer et admirer; on ne pouvait
comprendre comment il pouvait
subvenir à tant de nécessités, surtout ayant refusé des sommes d'argent
qui lui avaient été offertes
par plusieurs personnes, et
en particulier par
l'évêque Granier
XXII. C'est pourquoi l'évêque, poussé par
tant de marques de sainteté si peu équivoques,
voulut l'avoir pour coadjuteur de sa
sollicitude pastorale. Il l'envoya à Rome pour
des affaires qui
concernaient la foi catholique, et
il pria notre prédécesseur Clément VIII
de l'honorer de cette dignité. Le
Souverain Pontife se fit un
plaisir de déférer à cette demande
; il lui fit subir,
selon la coutume, un examen où
François donna de telles preuves
de sa doctrine, que, s'étant prosterné
aux pieds du Saint-Père, celui-ci le fit relever, l'embrassa et lui
adressa ces paroles :
Buvez,
mon fils,
de l'eau de votre citerne, et de la
source vive de votre puits: que vos eaux coulent au dehors, et
deviennent des fontaines
publiques où tout le monde puisse se désaltérer.
XXIII. Elevé à cette nouvelle dignité, qui
donnait un surcroît d'autorité à son zèle, il
se livra tout entier au soin d'augmenter la
religion catholique et
de diminuer l'hérésie. De retour à
Annecy, en l'absence de l'évêque,
il fit seul tout à sa place ;
il établit un
Séminaire, et fonda à Thonon la Sainte Maison,
où se trouvaient différentes manufactures
et un magasin de marchandises, pour
détourner les habitants de la
ville et des lieux voisins du
commerce avec les Génevois ;
car il
n'ignorait pas combien est
dangereux, pour le salut, le commerce avec les impies.
XXIV.
La constance du serviteur de Dieu fut mise à de nouvelles épreuves.
L'ennemi dont il est parlé dans l'Evangile, le semeur de
zizanie avait excité la guerre entre la France et la Savoie. Les
Génevois voulurent profiter de cette conjoncture pour favoriser
l'hérésie, sous prétexte de porter
du secours à la France; ils
s'emparèrent du Chablais et du bailliage de
Ternier, en chassèrent les curés
catholiques, et envoyèrent des
prédicants de la secte de Calvin dans les bourgs et les châteaux
voisins pour semer partout le poison de l’erreur
et
arracher le bon grain de la vérité catholique.
XXV. François ne l'eut
pas plutôt
appris, que se souvenant de cette
parole du Roi-Prophète
:
Quand je verrais des armées entières
camper contre moi, mon coeur serait
sans crainte; au plus fort du combat
mon espérance en Dieu sera
inébranlable, il
se jeta
avec le courage que la religion
inspire au milieu des camps. On l'arrête, et suivant l'usage
de la guerre, on le conduit au commandant, le sieur de Vitry,
capitaine des gardes du corps du roi. Il
en fut reçu avec les plus
grandes marques d'honneur, et renvoyé
avec
des ordres royaux qui défendaient de rien innover en matière de
religion, et commandaient que, dans tous les endroits où l'on aurait
fait des innovations, les choses fussent rétablies sur l'ancien pied.
XXVI. Non content de cette victoire qui
réparait les pertes de la religion, il en remporta
une autre qui enrichit la religion des
pertes de l'hérésie. Car comme le pays de
Gex était du domaine de la France, il se rendit
auprès du roi à Paris, et obtint de lui des
lettres patentes qui lui permettaient de prêcher
en ce pays-là les vérités catholiques; et il y prêcha avec tant de grâce
et d'efficacité,
qu'il convertit un grand nombre d'hérétiques.
XXVII. En effet, il avait une éloquence à
laquelle il était difficile de résister, et que la
sainteté et l'innocence de son cœur lui avaient
méritée du ciel ;
c'est pourquoi le roi très-chrétien
ne crut personne plus propre que
François à gagner le cœur de Jacques Ier, roi
d'Angleterre, et à le
faire plier sous le joug de la vraie
foi; et Paul V, notre prédécesseur d'heureuse mémoire, le
délégua, quelques années après, pour terminer, en qualité d'arbitre, les
différends qui étaient survenus entre
l'archiduc Albert, l'archiduchesse Claire-Eugénie
et le clergé de la Franche-Comté
XXVIII. Mais quoique son zèle pour les intérêts
de l'Eglise catholique fût très ardent,
il était cependant retenu et resserré pendant
sa coadjutorerie, d'un côté, par l'autorité de
son père qui le rappelait sans cesse à des
soins domestiques, de l'autre, par le respect
dû
à son évêque sur les fonctions duquel il
craignait de paraître vouloir empiéter.
La mort de
l'un et de l'autre le mit en pleine liberté
de suivre les mouvements de sa charité, et d'aller partout où le
pousserait sa piété.
XXIX. Jouissant donc de la plénitude de
son autorité, il remplit dans toute son étendue
les devoirs d'un évêque. On le vit veiller
avec grand soin à garantir son troupeau de
la dent meurtrière des
libertins et des hérétiques habitués
à dresser, comme les loups,
des embûches aux brebis. On le vit publier
de saintes ordonnances pour établir
le bon ordre dans le clergé,
faire vivre d'une manière pieuse et édifiante tous ceux qui composaient
sa maison, se proposer pour modèles
les saints Pères et les plus
respectables évêques de l'antiquité, tenir des synodes, rétablir
les anciennes lois de la discipline ecclésiastique, ou en faire de nouvelles, surtout travailler sans
relâche à conserver la religion catholique dans toute sa pureté, soit en
formant les moeurs des catholiques,
soit en réfutant les erreurs des hérétiques, soit en ramenant
au troupeau de Jésus-Christ les brebis égarées.
XXX. Par là, et surtout pour avoir fait
rentrer dans le sein de l'Eglise deux gentilshommes
du pays de Gex, il anima tellement
contre lui les ministres calvinistes, que, poussés
par
la
rage et la fureur, ils le firent empoisonner;
mais il n'en mourut point, par un effet de la protection de la sainte
Vierge, à
laquelle il se recommanda.
XXXI. Un si grand danger, bien loin de
refroidir son zèle, ne fit que l'animer plus que
jamais à travailler au ministère de la divine
parole. Ses prédications firent à Dijon,
à
Grenoble, à Paris et en d'autres lieux, de glorieuses
conquêtes à la foi catholique
;
il convertit
entre autres Claude Boucard, professeur public de théologie à Lausanne,
François,
duc
de Lesdiguières, vice-roi du Dauphiné,
Barbery et Jacques Philippe, célèbres ministres
de la secte de Calvin.
XXXII. Et pour ne laisser, en ce qui regarde
ses prédications, aucun sujet de douter
de la pureté de ses intentions, il refusa
généreusement tout l'argent qui lui fut offert
sous le titre d'honoraires, ou de témoignage
d'estime, même par des princes
;
au point
que la duchesse de Longueville l'ayant prié
d'accepter une bourse pleine
d'or
,
il lui
répondit qu'il voulait donner gratuitement
ce qu'il avait reçu gratuitement, et qu'il n'attendait
d'autre récompense de la prédication
évangélique que
le
salaire précieux promis
par le maître
de la vigne aux ouvriers qui la cultivent.
XXXIII. On sait qu'étant grand aumônier de Christine duchesse de Savoie,
il se contenta de porter le titre de cette dignité et refusa toujours
avec une grande modestie la pension qui y était attachée, et que cette
princesse lui ayant fait présent d'un diamant très précieux de la valeur
de cinq cents écus, il le destina pour les pauvres, en disant : Cela
sera bon pour nos pauvres d'Annecy.
XXXIV. Mais sa constance devait être mise
à
de plus fortes épreuves, afin de faire éclater
la
grandeur de sa foi. Deux choses sont surtout
propres à ébranler la foi; ce sont la
perte ou le gain; mais en vain le démon fit-il
briller l'un et l'autre aux yeux de François:
sa
foi, bien loin d'en souffrir le moindre affaiblissement,
en reçut un nouveau lustre.
XXXV. Le roi de France lui fit savoir que
son intention était qu'il se rendît au pays de
Gex pour y conférer avec le baron de Luz,
lieutenant du roi au duché de Bourgogne,
sur les moyens de rétablir en ce pays l'exercice
public de la religion catholique. Le
Rhône qu'il fallait traverser pour aller à Gex,
était alors si enflé par les pluies qu'on ne
pouvait le passer en bateau sans un danger
évident de perdre la vie. Il y avait un pont à
Genève, mais il fallait traverser cette ville
;
c'est ce que François fit avec intrépidité, sans être
muni d'autres armes que la prière, sans quitter ses habits d'évêque, et
sans dissimuler
son nom.
XXXVI. Après être resté une heure dans Genève, il arriva heureusement à
Gex. Des
hommes impies, afin de le troubler dans ses
affaires de religion, l'accusèrent à la cour de
Savoie d'avoir entrepris ce voyage pour traiter avec le roi de France et
lui faire transport
de
ses droits sur la ville de Genève. D'abord on rejeta cette calomnie ;
ensuite elle trouva
créance dans le sein du sénat, qui, soit pour
punir, soit pour intimider l'évêque,
donna
un
arrêt qui déclarait ses biens confisqués
au profit du prince.
XXXVII. François, sans
s'émouvoir, répondit
qu'on se trompait en croyant que cet
arrêt lui eût fait tort, qu'il ne
l'envisageait que comme un
avertissement que Dieu lui
donnait d'être tout spirituel, puisqu'il n'aurait
plus de temporel. Le sénat; touché de ces
paroles, lui demanda pardon et
lui rendit tous ses biens
; car telle est la loi de Dieu
que la foi rende l'homme plus
respectable, à proportion
de ce qu'il souffre pour elle.
XXXVIII. Si François fut insensible à la
crainte des pertes, il
ne le fut pas moins aux attraits du
gain, quoique cachés sous le spécieux
prétexte du bien. Il refusa la dignité de
coadjuteur de Paris qu'on lui
offrit, en lui faisant
observer qu'un revenu plus considérable le mettrait au-dessus du
besoin. Il donna pour raison de son
refus cette parole de l'Ecriture:
Le
Seigneur me gouverne; il ne me laissera manquer de rien ; c'est lui qui
m' a
placé dans le lieu de pâturage ou je suis.
XXXIX. Il n'est pas surprenant que François,
ayant établi avec tant de solidité le fondement
de la foi, ait élevé jusqu'au comble de la perfection un parfait édifice
de sainteté
orné de toutes les vertus, et que l'Eglise n'hésite pas à attribuer d'un
consentement unanime,
à un si grand homme les honneurs et
les prérogatives des saints.
XL.
Il avait un amour tendre et compatissant pour les pauvres; il en portait
toujours
une liste sur lui, et il s'appliquait surtout
à soulager les pauvres honteux. Sobre
dans sa nourriture, simple dans ses vêtements,
il se retranchait sévèrement à lui-même toute
superfluité, afin de se
tenir dans une sainte économie, et
d'avoir plus abondamment de
quoi secourir la
misère des pauvres.
XLI. Car le caractère de la véritable charité
est de se retrancher à soi-même pour ajouter
à ce qu'on donne aux autres: ainsi il envoyait
aux pauvres les mets qu'on servait sur sa
table
:
il se dépouillait de ses habits de dessous,
et même de sa chemise
,
pour les en
couvrir; il mettait en gage sa vaisselle d'argent, ses chandeliers, ses
burettes, et même
son anneau pastoral, pour ne pas laisser les
pauvres dans le besoin.
XLII. Pour mettre la chasteté des pauvres
filles hors de danger, il leur procurait une dot, la plus considérable
qu'il pouvait. Il recevait
chez lui les pèlerins et les religieux,
avec une cordialité
toute fraternelle.
XLIII. Sa main s'ouvrait toujours aux besoins
de l'indigent, avec une telle abondance, que tout le pays ayant été
affligé d'une cruelle
famine, il ne renvoya jamais aucun pauvre sans lui faire l'aumône
;
il faisait distribuer
une certaine quantité de blé à chacune des
familles qui étaient dans le besoin.
Sa bienfaisance était si grande, qu'ayant trouvé un
pauvre sourd-muet destitué de tout
secours, non seulement il lui
procura tout ce qui était
nécessaire pour la vie temporelle, mais
il le recueillit dans sa maison, où il
se chargea lui-même de son
éducation, et il parvint, tant
la charité est ingénieuse, à lui faire comprendre
par signes et par gestes les vérités
du salut. Enfin sa charité a été si
ardente et a su employer si utilement le ministère des
autres vertus qu'on assure qu'il a
soumis à la foi catholique jusqu'à soixante-dix mille
hérétiques.
XLIV. C'est la même charité qui, de son
fonds inépuisable, a produit
tant de livres dont les salutaires instructions ont arrosé de
leurs eaux fécondes les coeurs des hommes
de
toute condition, et ont produit une moisson
abondante de vie évangélique.
XLV. C'est de la prudence profonde qui
accompagnait cette charité, que sont émanées
les lois de tant de congrégations qu'il a instituées,
savoir
:
celle du Très Saint-Sacrement,
de l'Immaculée, Conception de la sainte Vierge,
des Ermites du Mont
Voiron, et surtout de l'ordre de la
Visitation Sainte-Marie, sous la
règle de Saint Augustin. Cet ordre a
répandu un si vif éclat que
dans l'espace de peu de temps
on y compte déjà plus de cent trente
monastères.
XLVI. Enfin ce sont les aiguillons continuels
de
la même charité qui pressaient jour et nuit
le coeur de ce zélé pasteur à procurer de
toutes ses forces le bien de son diocèse.
XLVII. Il était tout occupé à la visite de
son diocèse, et en route pour retourner à
Annecy,
lorsque,
après avoir célébré la
sainte Messe à Lyon, il fut attaqué d'une violente
apoplexie. Il reçut les sacrements de
l'Eglise
avec la piété et l'humilité la plus édifiante,
il fit sa profession de foi, et répéta
souvent ces paroles:
Je ne suis qu'un serviteur
inutile. Que la volonté de Dieu se fasse et non
la mienne. 0 mon Dieu et mon tout.
Le
lendemain,
fête des saints Innocents, lorsqu'en
récitant les Litanies des saints, on en fut venu
à cet endroit,
Saints Innocents, priez pour
lui,
il rendit à Dieu son âme innocente, l'an
de grâce 1622, et de son âge le 55ème.
XLVIII. Or il a plu au Très-Haut, qui est
admirable dans ses saints, de glorifier, non
seulement par la vénération et le culte des
peuples, un homme d'une si grande sainteté,
mais encore par un grand nombre de prodiges
et de miracles, en sorte que ce charitable pasteur,
si
utile aux hommes pendant sa vie,
a
continué à leur rendre après sa mort d'importants
services. Voici quelques-uns de ces miracles, qui ont été constatés par
des informations
publiques faites par notre autorité et par celle de la sacrée
Congrégation, et
examinés avec le plus grand soin.
XLIX.
Jérôme Genin s'était
noyé
et l'on
sortait en terre son cadavre enveloppé d'un
linceul et exhalant déjà une odeur fétide,
lorsque tout à coup il ressuscita, remua les
bras et éleva la voix pour publier les louanges
de François, assurant qu'au moment de
sa résurrection il lui avait apparu, revêtu de
ses habits pontificaux, avec un visage
éclatant
et plein de bonté. Cette résurrection fut accompagnée d'autres
circonstances non moins miraculeuses.
L. Claude Marmoz, âgé de sept ans, aveugle-né,
entièrement privé de l'organe de la
vue, étant prosterné au tombeau du serviteur
de Dieu, reçut, après avoir achevé une neuvaine
de prières, l'usage de la vue.
LI. Jeanne-Péronne Evraz, âgée de cinq
ans, était paralytique; ses jambes et ses cuisses
étaient réduites à un tel état de maigreur,
qu'on la regardait comme
incapable de pouvoir jamais faire
aucun mouvement, mais à l'heure
même que son père priait pour elle
au tombeau de François, elle se trouva
tout
à coup guérie, et
courut à sa mère.
LII. Claude Julliard, âgé de dix ans, était
malade d'une paralysie qu'il avait apportée
en naissant, et qui lui
avait ôté tout usage de ses cuisses
et de ses jambes. Sa mère le porta
trois fois au tombeau de François
pour le lui faire baiser. La
troisième fois, il sentit tout à coup la force et la vigueur animer ces
membres qui, jusqu'alors, avaient été
sans mouvements ; il se leva, se tint sur ses pieds,
et marcha avec
assurance.
LIII. Françoise de La Pesse était tombée
dans une rivière, où
elle s'était noyée; non seulement
elle ressuscita, mais par un autre
miracle les
meurtrissures, les enflures, et les autres marques difformes qui avaient
été la suite de cet accident, disparurent.
LIV. Jacques Gueydin qui était absolument
perclus dès sa naissance, et dont les nerfs
étaient contractés, fut tout à coup guéri.
LV. Charles Moteron, qui était aussi perclus dès sa naissance, et dont
tout
le corps ne
présentait qu'un aspect difforme et hideux,
fut instantanément
guéri, il prit la forme humaine dans
toute sa perfection et marcha facilement.
LVI et LVII. C'est pourquoi, pour rendre
à une sainteté de vie si
éclatante les honneurs qu'elle
mérite, et pour répondre aux prières que nous en ont faites nos
très chers fils en Jésus-Christ, le
roi très-chrétien de France
Louis, la reine Anne, sa
mère, veuve, la reine d'Angleterre, Marie-Henriette, nos bien-aimés
fils, nobles personnes Charles-Emmanuel,
duc de Savoie et prince de Piémont,
Christine sa mère, veuve,
duchesse de Savoie, François-Marie, duc de Bavière, et la duchesse Adélaïde son épouse, et encore le clergé de
France, les princes et les seigneurs du même
royaume, et tout l'ordre des
religieuses de la Visitation
Sainte-Marie ; après avoir
célébré publiquement dans la
sainte basilique du Prince
des Apôtres , le 28 décembre
1661, la béatification du même François de Sales, le sacrifice de
la Messe achevé, nous donnâmes notre
consentement à ce qu'on procédât à sa canonisation. Enfin, lorsqu'il n'a
plus rien manqué des formalités que requièrent pour
une si sainte cérémonie les règles des
saints Pères, les décrets des sacrés canons, l'ancienne
coutume de la sainte Église Romaine, et les ordonnances des nouveaux
décrets, nous avons regardé
que c'était un devoir de justice de rendre sur la terre un culte
de louange et de
vénération publique à celui que Dieu comble d'honneurs dans le ciel.
LVIII et LIX. C'est
pourquoi, Nous et les cardinaux de la sainte Église romaine, les
patriarches, archevêques et
évêques ,
nos
chers fils les prélats de la cour de
Rome, nos officiers et les
autres personnes de notre suite, le clergé séculier et régulier de la même
ville, et une grande affluence de peuple, nous étant tous solennellement
rendus dans la sainte
basilique du Vatican, trois demandes nous ont été faites pour le
même décret de canonisation au nom
du Roi très-chrétien, par notre fils bien-aimé noble personne
Charles, duc de Créquy,
son ambassadeur
auprès de nous. Alors ayant dûment
imploré les grâces du Saint-Esprit par des hymnes,
des litanies et d'autres prières,
agissant en l'honneur de la
très sainte et indivisible Trinité,
pour l'exaltation de la foi catholique et l'accroissement de la religion
chrétienne, en vertu de l'autorité de Notre Seigneur Jésus-Christ,
de celle des bienheureux Apôtres
Pierre et Paul, et de la
nôtre, après une mûre
délibération et de fréquentes prières pour implorer
l'assistance divine, par le conseil de
nos vénérables frères les cardinaux de
la sainte Église romaine, les
patriarches, archevêques et
évêques qui sont présentement à Rome; nous avons décrété et
défini, comme par ces présentes nous décrétons et définissons
que le bienheureux François de Sales,
évêque de Genève est saint, et nous
l'avons inscrit, comme par ces
présentes nous l'inscrivons
au catalogue des saints, ordonnant
que tous les ans, le 29 janvier, on
fasse dans l'Église
universelle, avec piété et dévotion, mémoire de lui comme d'un
saint confesseur Pontife. Au nom du
Père, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.
LX. Et par la même autorité, nous avons
accordé à tous les fidèles de l'un et de l'autre
sexe, vraiment contrits et confessés,
qui,
chaque année, au dit jour 29 janvier, visiteront
le tombeau où repose son corps, sept
ans et autant de quarantaines
d'indulgence; leur relâchant
miséricordieusement au nom du Seigneur, et en la forme qui est d'usage
dans l'Église, pour autant de temps des
pénitences qui leur auraient
été enjointes, ou auxquelles ils seraient tenus en quelque manière
que ce fût.
LXI. Après cela, pour louer et remercier l'infinie bonté et la suprême
Majesté de Dieu,
d'avoir voulu se servir de notre ministère pour
décerner à Saint François de Sales
,
évêque
de Genève, le culte, les éloges et les honneurs
que l'Église a coutume de rendre aux saints
Confesseurs Pontifes, nous avons chanté le
Te
Deum ;
ensuite nous avons récité l'oraison à
l'autel de saint Pierre,
et nous avons célébré, selon la
coutume, une Messe solennelle du
second dimanche après Pâques, en
ajoutant une seconde oraison
qui a été le propre de saint François de Sales, avec la secrète
et la post-communion du commun des
Confesseurs Pontifes, et nous
avons accordé à tous les fidèles
présents à la cérémonie l'indulgence plénière et rémission de
tous leurs péchés.
LXII. Que Dieu, qui est admirable dans ses
saints, soit donc béni de ce que nous avons
reçu sa miséricorde au
milieu de son temple, par le don
qu'il a fait à son Église d'un protecteur
et d'un intercesseur nouveau auprès de sa divine Majesté, pour la
tranquillité de la même Église, pour
l'accroissement de la foi
catholique, pour l'instruction et la conversion des hérétiques qui errent hors de la voie du salut.
LXIII.
Au reste, comme il serait difficile
que l'original des présentes pût être porté
partout où besoin serait, nous voulons qu'aux
copies, même imprimées, revêtues de la signature d'un notaire public, et
munies du
sceau de quelque personne constituée en dignité
ecclésiastique, même foi soit partout
ajoutée, qu'à l'original, s'il était
produit ou
représenté.
LXIV. Qu'il ne soit donc permis à personne
d'enfreindre cet acte de
décret, de définition, inscription,
ordonnance, statut, concession,
largesse et déclaration de notre
volonté; que personne ne soit
si téméraire que d'oser y contrevenir. Si quelqu'un avait
l'audace de se porter à un tel
attentat, qu'il sache qu'il encourra
l'indignation de Dieu tout-puissant et
de ses bienheureux
Apôtres Pierre et Paul.
Donné à Rome, à Saint-Pierre, l'an de
l'incarnation de Notre Seigneur, 1665, le 13°
jour avant les calendes
de mai
(19 avril), l'année onzième de notre pontificat.
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