Le Saint du Jour
23 juin
Vigile de la fête de la Nativité de Saint Jean-Baptiste
Leçons du Bréviaire
Romain
La divine Écriture nous invite à célébrer non seulement la vie,
mais aussi les parents de ceux qui sont dignes d’éloge. Ainsi sera mis en
lumière l’héritage de pureté sans défaut reçu par ceux que nous voulons louer.
Quelle intention poursuit ici le saint évangéliste, sinon exalter Jean-Baptiste
par l’éloge de ses parents, des prodiges de sa vie, de sa conduite, de son
ministère, de sa passion? De la même manière, on célèbre Anne, la mère du saint
homme Samuel ; Isaac aussi reçoit de ses parents le renom de piété qu’il laisse,
tel un héritage, à ses fils. Zacharie est donc prêtre, mais, de plus, il
appartient au groupe d’Abia, ce qui le distingue encore parmi les familles les
plus nobles.
«Et il avait épousé une descendante d’Aaron.» Ainsi, au-delà des parents, c’est
aux aïeux même que remonte la noblesse de saint Jean. Et celle-ci ne tire pas
son éclat de la puissance séculière mais de la longue succession d’une dignité
religieuse. Il fallait, en vérité, de tels ancêtres au précurseur du Christ.
Ainsi pouvait-il proclamer sa foi en la venue du Seigneur, non pas comme un élan
né soudain dans son cœur, mais comme une force reçue de ses aïeux, répandue en
lui par les lois mêmes de la vie naturelle. «Tous deux, poursuit l’Évangéliste,
étaient justes devant Dieu, ils suivaient tous les commandements et les
préceptes du Seigneur d’une manière irréprochable.» Que diront ici ceux qui,
voulant se blanchir, affirment que l’homme ne peut vivre sans pécher
fréquemment? Ils invoquent ce verset du livre de Job: «Personne n’est exempt de
souillure, pas même s’il n’a qu’un jour de vie sur la terre» (Job 14, 4 selon
LXX).
Il faut leur dire qu’ils précisent tout d’abord ce qui signifie: «être sans
péché.» Est-ce n’avoir jamais commis de péché, ou avoir cessé d’en commettre?
Si, pour eux, être sans péché, c’est n’avoir jamais commis de péché, je partage
leur avis, car «tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu» (Rm 3, 23).
Mais s’ils vont me prétendre: «Un pécheur, revenu de ses égarements, veut-il
mener désormais une vie d’où le péché soit absent, jamais il ne pourra éviter
toute faute», non, je ne puis être d’accord avec eux. Nous lisons, en effet: «Le
Seigneur a aimé l’Église, il voulait se la présenter à lui-même toute
resplendissante, sans tache ni ride ni rien de tel, mais sainte et immaculée» (Ep
5, 25). Homélie de saint Ambroise, évêque (Sur St. Luc 1, 15-17).
Image : La Sainte Famille avec sainte Élisabeth et le petit saint
Jean-Baptiste à qui l'Enfant Jésus donne une croix de roseau. Jacques BLANCHARD. |