Le Saint du Jour
3 mai
Invention de la Sainte Croix
Leçon du Bréviaire Romain
Après l’éclatante victoire remportée sur Maxence par l’empereur
Constantin qui avait reçu de Dieu le signe de la Croix du Seigneur, Hélène (née
en 250), sa mère, avertie en songe, vint à Jérusalem avec l’ardent désir d’y
trouver la Croix. Elle fit abattre une Vénus de marbre, que les païens avaient
érigée, depuis cent quatre-vingts ans à peu près, au lieu même de la Croix, pour
abolir tout souvenir de la passion du Christ. Elle fit de même pour un Adonis,
qui déshonorait la crèche du Sauveur, et pour un Jupiter, au lieu de la
Résurrection.
L’endroit de la Croix une fois déblayé, on découvrit trois croix profondément
enfouies, et l’inscription de celle du Seigneur, mais à part ; comme on ne
voyait pas à laquelle des trois elle avait été fixée, un miracle mit fin au
doute. L’évêque de Jérusalem, Macaire, après avoir invoqué Dieu, fit toucher
chaque croix à une femme gravement malade ; les premières ne lui firent aucun
bien, mais l’attouchement de la troisième croix la guérit sur-le-champ.
A l’endroit même où elle avait découvert la croix du salut, Hélène éleva une
église vraiment magnifique, où elle laissa une partie de la croix dans une
châsse d’argent, emportant à son fils Constantin l’autre partie, qui fut déposée
dans l’église de Sainte-Croix en Jérusalem, construite à Rome sur l’emplacement
du palais Sessorien. Elle remit encore à son fils les clous qui avaient fixé le
Corps très saint de Jésus-Christ. C’est à cette époque que Constantin promulgua
une loi pour interdire que la croix servît encore d’instrument de supplice.
Ainsi ce que l’on avait avili et méprisé devint glorieux et vénérable.
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