Le Saint du Jour
15 février
Saint Claude La
Colombière
(1641-1682)
Extrait de
l’Homélie du SAINT Pape Jean-Paul II
pour la Canonisation
"En France, le dix-septième siècle a été appelé « le grand siècle des âmes ».
C'est un temps de haute culture humaine, de développement des institutions de
cette nation prestigieuse en Europe. Mais c'est aussi un temps de conflits
cruels et de pauvreté du peuple. Le clergé et les ordres religieux sont souvent
décadents ; de ce fait, le peuple reste loin des lumières de la foi, des
bienfaits de la vie spirituelle et de la communion ecclésiale. Cependant, depuis
le concile de Trente, depuis les fondateurs que furent saint François de Sales,
Bérulle ou saint Vincent de Paul, un mouvement spirituel intense anima l'Église
en France. On assiste à une grande activité réformatrice ; le ministère
sacerdotal est renouvelé, notamment avec la création des séminaires : les
religieux reviennent à l'authenticité de leur vocation, de nouvelles fondations
voient le jour ; l'évangélisation des campagnes prend un nouvel élan avec les
missions paroissiales ; à la réflexion théologique s'associe une floraison
mystique.
Au cœur de ce siècle, vit Claude La Colombière, entré jeune dans la Compagnie de
Jésus.
Ce religieux au cœur pur et libre était préparé à comprendre et à prêcher le
message que, dans le même temps, le Cœur de Jésus confiait à Sœur
Marguerite-Marie Alacoque. Paray-le-Monial sera l'étape la plus féconde à nos
yeux de l'itinéraire bien court de Claude La Colombière. Il arrive dans cette
ville, depuis longtemps riche de sa tradition de vie religieuse, pour faire la
rencontre providentielle de l'humble Visitandine entrée dans un dialogue
constant avec son « divin Maître » qui lui promet « les délices de (son) pur
amour ». Il découvre en elle une religieuse qui désire ardemment « la Croix
toute pure » (Mémoire n. 49) et qui offre sa pénitence et ses peines sans
réticence.
Le Père La Colombière, avec une grande sûreté de discernement, authentifie
d'emblée l'expérience mystique de cette « disciple bien-aimée (du) Sacré-Cœur »
(ibid., n. 54), avec laquelle il connaîtra une belle fraternité spirituelle.
D'elle, il recueille le message qui connaîtra un grand retentissement : « Voilà
ce Cœur qui a tant aimé les hommes qu'il n'a rien épargné, jusqu'à s'épuiser et
se consumer pour leur témoigner son amour » (Retraites, n. 135)." (Extraits de
l'Homélie de S.S. le Pape Jean-Paul II pour la Canonisation.)
|