Le Saint du Jour
2 juin
Saints Marcellin, Pierre et Erasme
(+ 304 ou 305)
Saints Pothin, Sainte
Blandine et leurs compagnons,(+ 177)
Leçon du Bréviaire Romain
Pierre, exorciste à Rome sous l’empereur Dioclétien, ayant été
jeté en prison par le juge Sérénus pour avoir confessé la foi chrétienne,
délivra Pauline, fille d’Artémius, directeur de la prison, d’un démon qui la
tourmentait. Sur quoi, les parents de la jeune fille, avec toute sa famille et
les voisins accoururent à ce prodige inouï, furent gagnés au Christ, et conduits
par Pierre au prêtre Marcellin qui les baptisa tous. Dès que Sérénus l’eut
appris, il fit comparaître Pierre et Marcellin et les reprit durement, joignant
à la sévérité de ses reproches les plus redoutables menaces, s’ils ne reniaient
pas le Christ. C’est avec la liberté du chrétien que Marcellin lui répondit.
Aussi son juge, après l’avoir laissé frapper de coups de poings, ordonna de le
séparer de Pierre et de le jeter nu, sans nourriture et sans lumière, dans un
cachot jonché de tessons de verre. Pierre aussi, sur ses ordres, fut enchaîné
d’entraves étroitement serrées. Mais les tourments ne faisaient qu’accroître
leur foi et leur courage à tous deux ; ils restèrent fermes dans la confession
de la foi et, décapités, rendirent ainsi à Jésus-Christ un éclatant témoignage.
L’Évêque Érasme, au temps des empereurs Dioclétien et Maximien, fut supplicié en
Campanie, flagellé avec des lanières plombées et des verges. Plongé ensuite dans
la résine, le plomb fondu, la poix brûlante, la cire, et arrosé d’huile
bouillante, il en sortit cependant entier et sans blessure. A cause de ce
miracle, beaucoup se convertirent à la foi du Christ. Ramené en prison et
entravé avec des chaînes de fer très lourdes, il en fut miraculeusement délivré
par un ange. Puis, à Formies, soumis par Maximien à des supplices variés, revêtu
d’une tunique d’airain incandescent, le saint surmonta tous ces tourments par la
vertu divine. Finalement, après avoir converti et confirmé dans la foi un grand
nombre de prosélytes, il obtint la palme insigne du martyre.
Saints Pothin, Sainte
Blandine et leurs compagnons,(+ 177)
Saint Pothin fut le premier évêque de Lyon. Il venait de l’Asie,
avait été formé à l’école de saint Polycarpe, évêque de Smyrne, et envoyé par
lui dans les Gaules.
Pothin, après avoir gagné un grand nombre d’âmes à Jésus-Christ, fut arrêté sous
le règne de Marc-Aurèle. Il était âgé de quatre-vingt-dix ans, faible et tout
infirme ; son zèle et le désir du martyre soutenaient ses forces et son courage.
Conduit au tribunal au milieu des injures de la populace païenne, il fut
interrogé par le gouverneur, qui lui demanda quel était le Dieu des chrétiens :
Vous le connaîtrez si vous en êtes digne, répondit l’évêque. A ces mots, la
multitude furieuse se précipite contre lui ; ceux qui étaient plus près le
frappèrent à coups de pieds et à coups de poings, sans aucun respect pour son
âge. Le vieillard conservait à peine un souffle de vie quand il fut jeté en
prison, où il expira peu après. Le récit du martyre des compagnons de saint
Pothin est une des plus belles pages de l’histoire de l’Église des premiers
siècles. Le diacre Sanctus supporta sans faiblir toutes les tortures, au point
que son corps était devenu un amas informe d’os et de membres broyés et de
chairs calcinées ; au bout de quelques jours, miraculeusement guéri, il se
trouva fort pour de nouveaux supplices. Il ne voulait dire à ses bourreaux ni
son nom, ni sa patrie, ni sa condition ; à toutes les interrogations il
répondait : Je suis chrétien ! Ce titre était tout pour lui ; livré enfin aux
bêtes, il fut égorgé dans l’amphithéâtre.
Maturus eut à endurer les mêmes supplices que le saint diacre ; il subit les
verges, la chaise de fer rougie au feu, et fut enfin dévoré par les bêtes
féroces. Le médecin Alexandre, qui, dans la foule des spectateurs, soutenait du
geste le courage des martyrs, fut saisi et livré aux supplices.
Attale, pendant qu’on le grillait sur une chaise de fer, vengeait les chrétiens
des odieuses imputations dont on les chargeait indignement : Ce ne sont pas,
disait-il, les chrétiens qui mangent les hommes, c’est vous ; quand à nous, nous
évitons tout ce qui est mal. On lui demanda comment S’appelait Dieu : Dieu,
dit-il, n’a pas de nom comme nous autres mortels.
Il restait encore le jeune Ponticus, âgé de quinze ans, et l’esclave Blandine,
qui avaient été témoins de la mort cruelle de leurs frères ; Ponticus alla le
premier rejoindre les martyrs qui l’avaient devancé ; Blandine, rayonnante de
joie, fut torturée avec une cruauté particulière, puis livrée à un taureau, qui
la lança plusieurs fois dans les airs ; enfin elle eut la tête tranchée. |