La Règle de Saint-Benoît
pour
tous les jours de l'année
17 avril
62 - DES PRÊTRES DU MONASTÈRE
Lorsqu’un abbé se propose de faire ordonner un prêtre ou un diacre pour
le service de son monastère, il choisira parmi les siens un frère digne
d’exercer les fonctions sacrées.
Mais le religieux appelé aux ordres se prémunira contre l’élèvement et
l’orgueil. Il ne prétendra jamais qu’à ce que l’abbé lui confie, et
s’estimera tenu de s’assujettir beaucoup plus que les autres à la
discipline régulière : le sacerdoce n’est pas un prétexte pour exciper
de l’obéissance à la Règle et à l’observance commune, mais une occasion,
par une pratique de plus en plus fidèle, de s’avancer vers Dieu.
Il doit aussi garder toujours le rang qui correspond à son entrée au
monastère, excepté celui des fonctions de l’autel, ou si encore si le
suffrage de la communauté ou le choix spontané de l’abbé lui assignent
en raison de ses mérites, un poste plus élevé : il lui reste alors à
tenir compte des normes établies pour les doyens et les préposés.
Possible qu’il s’y refuse : qu’il soit alors traité non en prêtre, mais
en rebelle ; et si des admonestations répétées ne le redressaient pas,
on le dénoncerait en dernier recours par-devant l’évêque. Possible,
hélas ! qu’il demeure incorrigible, jusqu’à étaler imprudemment ses
fautes, et devoir être expulsé du monastère; on n’en viendra toutefois à
cette extrémité que s’il s’obstine au point de rejeter toute soumission
et obéissance à la Règle.
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