Tous les hommes sont des prisonniers,
chargés des liens de ce corps mortel : esprits dégagés, aidez-les à
porter ce pesant fardeau ; soutenez l'âme qui doit tendre au ciel,
contre le poids de la chair, qui l'entraîne en terre. Tous les
hommes sont des ignorants, qui marchent dans les ténèbres : esprits
qui voyez la lumière pure, dissipez les nuages qui nous environnent.
Tous les hommes sont attirés par les biens sensibles : vous qui
buvez à la source même des voluptés chastes et intellectuelles,
rafraîchissez notre sécheresse par quelques gouttes de cette céleste
rosée. Tous les hommes ont au fond de leur âme un malheureux germe
d'envie, toujours fécond en procès, en querelles, en murmures, en
médisances, en divisions : esprits charitables, esprits pacifiques,
calmez la tempête de nos colères, adoucissez l'aigreur de nos
haines, soyez des médiateurs invisibles pour réconcilier en
Notre-Seigneur nos cœurs ulcérés. |