La Pensée du Jour

 

  

28 janvier 2004

Saint Pierre Nolasque.

 

 

"Je dis donc, encore une fois, et je pose pour fondement, que le principe de bien adorer, C'est de bien connaître. Il faut connaître celui que nous adorons ; mais surtout, il en faut connaître ce qui est nécessaire pour l'adorer.

Il faut connaître, avant toutes choses, que Dieu est incompréhensible.

Que ne peut-on dire de Dieu, dit saint Augustin ; mais que peut-on dire de Dieu dignement (In Joannem Tractatus XIII, n. 5 : P. L., 35, 1495.) ? Il est tout ce que nous pouvons penser de grand, et il n'est rien de ce que nous pouvons penser de plus grand ; parce que sa perfection est si éminente que nos pensées n'y peuvent atteindre, et que nous ne pouvons pas même dignement comprendre jusques à quel point il est incompréhensible.

Cette profonde pensée de la haute incompréhensibilité de Dieu est une des causes principales qui nous portent à l'adorer. P. G..) C'est-à-dire : ce que nous connaissons de ses perfections fait que notre cœur s'y attache comme à son souverain bien ; mais, parce que c'est un abîme impénétrable que nous ne pouvons sonder, nous nous perdons à ses yeux, nous supprimons devant lui toutes nos pensées, nous nous contentons d'admirer de loin une si haute majesté, et nous nous laissons - pour ainsi dire engloutir par la grandeur de sa gloire.

Et c'est là adorer en vérité."

 

 

            Bossuet,

            Sermon sur le Culte dû à Dieu : Carême de Saint-Germain, 2 avril 1666.

 

  Archives 2004      Accueil