La Pensée du Jour 

18-12-2001



" Venez maintenant, ô Sauveur Jésus, et ayez pitié de nos maux ; couvrez la majesté qui nous étonne, désarmez la colère qui nous épouvante. Redde mihi laetitiam salutari tui : rendez-nous l’accès près de votre Père, duquel dépend tout notre bonheur ; rendez-nous cette bonté qui s’est retirée, ne pouvant souffrir nos péchés, afin que nous puissions approcher de Dieu. Ne craignons plus, nous sommes exaucés ; je la vois paraître : Et hoc vobis signum : Voilà le signe que l’on nous en donne ; je la vois dans la crèche de Jésus-Christ, je la vois en cet enfant nouvellement né. Dieu n’est plus éloigné de nous, puisqu’il se fait homme ; Dieu n’est plus irrité contre nous, puisqu’il s’unit à notre nature par une étroite alliance. La bonté, que notre crime avait éloignée, revient à nous. Écoutez l’Apôtre qui vous la montre : Benignitas et humanitas apparuit Salvatoris nostri Dei : La grâce et la bénignité de Dieu notre Sauveur nous est apparue. O paroles de consolation ! Remettez en votre pensée…que la grandeur de Dieu l’éloigne de nous, et que sa justice repousse bien loin les pécheurs ; il n’y a que sa bonté qui l’approche et le rend accessible aux hommes. Qu fait ce grand Dieu pour nous attirer ? Il nous cache tout ce qui l’éloigne de nous, et il ne nous montre que ce qui l’approche. Car, mes Frères, que voyons-nous en la personne du Dieu incarné ? Que voyons-nous en ce Dieu enfant que nous sommes venus adorer ? Sa gloire se tempère, sa majesté se couvre, sa grandeur s’abaisse, cette justice rigoureuse ne se montre pas ; il n’y a que la bonté qui paraisse afin de nous inviter avec plus d’amour : Apparuit gratia ; apparuit benignitas salvatoris nostri Dei. "

 

Bossuet,

Sermon pour le jour de Noël.