Vigile de la Pentecôte

 

 

Le Saint-Esprit au jour de la Pentecôte envoie aux disciples des rayons de son feu sacré ; mais il les réunit tous sur Marie ; il se repose spécialement sur elle ; il la pénètre, il l'embrase de sa chaleur. Il l'épouse de nouveau, et se donne à elle plus pleinement, plus intimement qu'il n'a jamais fait. Nous ne bornons pas le pouvoir divin ; mais nous pouvons dire avec vérité que le Saint-Esprit ne s'est communiqué, ni se communiquera jamais à aucune créature avec autant de profusion qu'à Marie. Il se fit à ce jour un changement prodigieux dans les apôtres, qui de charnels et grossiers qu'ils étaient devinrent des hommes tout spirituels et tout divins. Mais il s'en fit encore un plus grand dans Marie, non en passant comme eux de l'état d'imperfection à celui de sainteté ; mais en passant d'un sublime degré de perfection à un autre sans comparaison plus sublime. Nous croirons sans peine qu'il n'y a rien en ceci d'exagéré, si nous faisons réflexion que la sainteté de Dieu étant infinie en elle-même, rien ne saurait borner ses communications au dehors ; et qu'à l'égard de Marie il n'y mit d'autre mesure, que celle qu'y peut mettre la capacité essentiellement finie d'une pure créature. Et comme cette capacité peut toujours devenir plus grande, sans sortir des bornes du fini : ne faisons nulle difficulté de croire qu'elle a été dans Marie d'une étendue qui passe l'intelligence des hommes et des anges.
Père Grou (1731-1803), L'intérieur de Jésus et de Marie.

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