Jeudi dans l'Octave de la Pentecôte

 

Les dons du Saint-Esprit par Dom P. Guéranger

LE DON DE PIÉTÉ

Ce dévouement à Dieu qu'inspire le don de Piété en unissant l'âme à son Créateur par l'affection filiale, l'unit d'une affection fraternelle à toutes les créatures, puisqu'elles sont l'œuvre de la puissance de Dieu et qu'elles sont à lui.

Au premier rang dans les affections du chrétien animé du don de Piété se placent les créatures glorifiées dont Dieu jouit éternellement, et qui jouissent de lui pour jamais. Il aime tendrement la Très Sainte Vierge Marie, et il est jaloux de son honneur ; il vénère avec amour les saints ; et les actes héroïques de vertu accomplis par les amis de Dieu ; il se délecte de leurs miracles, il honore religieusement leurs reliques sacrées.

Mais son affection n'est pas seulement pour les créatures couronnées au ciel ; celles qui sont encore ici-bas tiennent une large place dans son cœur. Le don de Piété lui fait trouver en elles Jésus lui-même. Sa bienveillance pour ses frères est universelle. Son cœur est disposé au pardon des injures, au support des imperfections d'autrui, à l'excuse pour les torts du prochain. Il est compatissant pour le pauvre, empressé auprès de l'infirme. Une douceur affectueuse révèle le fond de son cœur ; et dans ses rapports avec ses frères de la terre, on le voit toujours disposé à pleurer avec ceux qui pleurent, à se réjouir avec ceux qui sont dans la joie.

Telle est, ô divin Esprit, la disposition de ceux qui cultivent le don de Piété que vous avez versé dans leur âme. Par cet ineffable bienfait, vous neutralisez le triste égoïsme qui flétrirait leur cœur, vous les délivrez de cette sécheresse odieuse qui rend l'homme indifférent à ses frères, et vous fermez son âme à l'envie et à la haine. Pour cela il ne lui a fallu que cette piété filiale envers son Créateur ; elle a attendri son cœur, et ce cœur s'est fondu dans une vive affection pour tout ce qui est sorti des mains de Dieu. Faites fructifier en nous un don si précieux, ô divin Esprit ! Ne permettez pas qu'il soit étouffé par l'amour de nous-mêmes. Jésus nous a encouragés en nous disant que son Père céleste " fait lever son soleil sur les bons et sur les méchants " ; ne souffrez pas, divin Paraclet, qu'une si paternelle indulgence soit un exemple perdu pour nous, et daignez développer dans nos âmes ce germe de dévouement, de bienveillance et de compassion que vous y avez daigné placer au moment où vous en preniez possession par le saint Baptême.

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